Cerebus - high society

Publié le 15 octobre 2010 par ZorgBlog

entete cerebus

L'histoire d'une vie !

Oui Cerebus c'est d'abord l'histoire de Dave Sim, l'auteur Canadien de cette série qui a consacré 27 ans de sa vie à raconter celle de Cerebus.

De 1977 à 2004, il va penser, écrire, dessiner, avec un sens du détail assez incroyable, une fresque de 300 numéros, environ 6000 pages selon lui. Et l'effort est d'autant plus louable lorsque l'on sait que l'auteur est également son propre éditeur (sous le label Aardvark-Vanaheim).

Mais C'est aussi, l'histoire de la vie de Cerebus, oryctérope de son état, dont Dave Sim va raconter les péripéties dans les 16 volumes que compte la série. Cerebus est peut-être un porc terreux, mais il évolue dans un monde peuplé d'humain qui pourrait être comparé au notre.

Dave Sim utilise d'ailleurs cette ressemblance pour faire passer des messages forts, de critiquer le système et se sert de Cerebus comme un moyen d'expression.

Il traitera plusieurs thèmes sensibles comme la religion, la politique (c'est le sujet traité ici, dans High Society).

Cerebus est un personnage complexe au caractère bien trempé mais relativement trouble. Il est souvent vulgaire, parfois sympathique mais impitoyable aussi, doté d'un humour caustique. Malgré son côté vicieux, il est courageux et fait preuve d'une grande bravoure. Faut dire qu'il est sacrément doué pour le combat et n'hésite pas à se frotter à bien plus grand et plus fort que lui. Vous l'aurez compris, avec Cerebus, la fin justifie les moyens.

Il n'est pas non plus dénué d'une forme d'intelligence qui lui permet de manipuler les gens autour de lui pour obtenir ce qu'il désire le plus, l'argent.

C'est cette obcession perpétuelle pour l'argent qui l'emmène dans des aventures épiques, et lui font rencontrer d'autres personnages tout aussi haut en couleur que lui. Il y a Elrod l’albinos, un crétin vraiment insupportable. Il y a aussi, évidemment, l’incroyable Lord Julius, dessiné sur le modèle de Groucho Marx et se conduisant comme tel, rendant le récit totalement absurde, digne des Marx Brothers. Il y a encore les frères McGrew, culs-terreux parlant un patois canadien incompréhensible (difficile à lire en tout cas ^^), et débordant de bêtises. Et pour finir, il y a le catastrophique "cafard de lune", un personnage hallucinant, délirant, schizophrène, qui tout au long de l'album va se prendre pour un super-héros (ici sous les traits de l'ancien super-héros, Moon Knight).

Graphiquement, que dire, à part que c'est beau ! Le trait est fin, Dave Sim à enfin trouvé le graphisme qui convenait à la série (après avoir tâtonné dans le premier volume), même s'il n'aura pas mis longtemps pour trouver son style.Quant au noir et blanc, c'est comme souvent une histoire de goût, moi j'aime bien, mais d'autres auraient préféré un peu de couleur.

Le dessin c'est une chose, mais c'est surtout dans l'originalité du découpage des cases et des planches que Dave Sim se démarque.

Alors finalement, on a des personnages truculents qui agissent dans un décorum complexe, un scénario qui tient la route, le tout servit par un dessin remarquable, vu comme ça, Cerebus c'est la plus grande BD de tous les temps, et pourtant, lors de la lecture, on regrettera certaines longueurs dans le récit.

Être seul au commande d'une série procure de nombreux avantages, mais cela peut aussi être un inconvénient: personne n'a été là pour la relecture, pour recadrer Dave Sim.

Certain passage manque cruellement d'intérêt et j'irais jusqu'à dire, que parfois, je me suis ennuyé. Une oeuvre énorme certes mais pas un chef d'oeuvre non plus.

Mais malgré ce ressenti personnel, je finirai par dire que sur les 500 et quelques pages il y a largement de quoi passer de bons moments quand même, et n'hésitez pas à vous laisser tenter par cette série qui vous fera découvrir une oeuvre unique et originale dans le monde de la BD.

Prochain album, Church & State, si tout va bien ^^.